Marie SPANIER
  • Muséum national d’Histoire naturelle
  • Sous la direction de Nathalie Machon et Lise Ropars

Friches, communautés végétales et services écosystémiques : une approche interdisciplinaire des interactions plantes-humains sur la commune d’Ajaccio

Cette thèse interdisciplinaire, croisant écologie urbaine et fonctionnelle, sociologie de l’environnement et géographie sociale, vise à étudier le fonctionnement des socio-écosystèmes des friches urbaines, en prenant pour cas d’étude la ville d’Ajaccio, en Corse. Elle inclut une étude de la structure fonctionnelle et des propriétés écosystémiques des communautés végétales présentes dans les friches, en tenant compte de divers gradients environnementaux. Cette étude s’appuie sur des inventaires floristiques réalisés sur le terrain et traités à l’aide d’analyses statistiques. Les propriétés écosystémiques étudiées doivent permettre de mesurer la répartition de certains services écosystémiques offerts par ces espaces. Cette étude est complétée par une analyse, fondée sur des enquêtes sociologiques, des interactions entre les acteurs du territoire ajaccien et ses friches. Face aux défis posés par des politiques publiques, parfois contradictoires quant à l’avenir de ces espaces interstitiels, cette thèse ambitionne de mieux comprendre leur rôle dans la conservation de la biodiversité urbaine et les aménités qu’ils procurent aux habitants.

Comment les friches de la ville d’Ajaccio sont-elles intégrées dans les modes d’habiter des habitants

Par des protocoles d’enquêtes sociologiques et la mobilisation du concept de modes d’habiter, l’objectif de cet axe est d’étudier les différents rapports au territoire et à la nature des habitants sous-tendus derrière leurs pratiques et représentations des friches ajacciennes. Il entend comprendre, à travers une typologie, quels facteurs, notamment socio-économiques, sont les déterminants des pratiques et usages des friches. A travers cette étude, il s’agit notamment de qualifier l’accès à la nature et à ses aménités pour les habitants.

Les indicateurs de diversité et de composition fonctionnelle des communautés végétales permettent-ils de rendre compte de la capacité de fourniture de services écosystémiques en milieu urbain ?

Cet axe comprend une analyse de la capacité des indicateurs de diversité et de composition fonctionnelle des communautés végétales à rendre compte de la fourniture des services de pollinisation, de régulation des inondations, et des services culturels. Différents traits fonctionnels de plantes seront confrontés à des mesures d’infiltration de l’eau dans le sol, d’interactions plantes-pollinisateurs, ainsi qu’à des protocoles d’enquêtes portant sur les perceptions, représentations et usages des espaces végétalisés.

Les communautés végétales des friches favorisent-elles les services écosystémiques que les autres espaces végétalisés urbains ?

Ce dernier axe entend tirer bénéfice des deux premiers axes pour réaliser une analyse comparative des communautés végétales issues de différents types d’espaces végétalisés d’Ajaccio selon leurs modes de gestion. Il s’agit d’étudier les impacts potentiels des pratiques de gestion sur la distribution et la composition fonctionnelles des communautés végétales, et ainsi sur leur capacité à fournir les services écosystémiques étudiés dans le cadre de cette thèse. Cette analyse sera mise en regard avec les différentes représentations et pratiques des friches et des espaces de nature par les habitants.