Ce projet de recherche vise à étudier les politiques de transition socio-écologique menées dans les quartiers populaires de villes françaises au regard des pratiques et initiatives habitantes. À compter de 2024, l’État français déploie une nouvelle génération de contrats de ville pluri-annuels dans les quartiers prioritaires de la Politique de la ville, « Quartiers 2030 ». Cette nouvelle politique prévoit d’investir les transitions écologiques et sociales. Les transitions constituent également un enjeu majeur des opérations de renouvellement urbain, notamment à travers le programme « Quartiers résilients ». L’ensemble des acteurs engagés dans ces démarches ont une ambition commune : prendre en compte les enjeux environnementaux et écologiques (cadre de vie, adaptation, atténuation) mais aussi de participation dans leurs pratiques et politiques. Aussi, cette recherche doctorale interrogera la mise en œuvre de ces nouvelles Politiques de la ville et leurs incidences sur les pratiques professionnelles.
Elle cherchera à étudier la prise en compte des initiatives et réalités habitantes et leurs influences et possibilités de prise en compte par les politiques publiques. En effet, des études de plus en plus nombreuses mettent en avant des pratiques d’écologie populaire et un environnementalisme ordinaire, c’est à dire les multiples manières dont les habitants s’investissent quotidiennement et collectivement pour leur environnement local. Ces dimensions sont souvent invisibilisées dans l’appréhension des quartiers comme dans les dispositifs mis en œuvre. Il s’agira en conséquence d’étudier et de préfigurer les modalités possibles de leur prise en compte, pour une articulation plus efficace entre politiques publiques, pratiques et initiatives habitantes.
L’objectif est de formuler des pistes et dispositifs d’innovation institutionnelle originaux intégrant les initiatives et capacités habitantes. Cette thèse en géographie sociale et urbaine présente une ouverture interdisciplinaire en empruntant à la sociologie urbaine, l’urbanisme, l’ethnographie pour les enquêtes de terrain, aux sciences politiques, aux sciences de l’éducation et à l’économie sociale. Cette recherche permettra d’enrichir l’outillage des professionnels pour une meilleure prise en compte des inégalités environnementales (exposition des populations de ces quartiers à certains risques et nuisances, accès limité aux aménités) et des problèmes vécus au quotidien, mais aussi des ressources propres aux habitants de ces quartiers. Elle ambitionne de concevoir un prototype de méthode et d’outil participatif d’appui à la transition socio-écologique pour les quartiers populaires.